Cyclosportive ‘La Morvandelle’

Ce week end, coup d’envoi de la saison des cyclosportives ici en Bourgogne, avec la Morvandelle, première manche du Trophée de Cyclo de Bourgogne. Au programme, un gros chantier de 104 km pour 1800m de dénivelé au sein du massif du Morvan.

Et toujours cet étrangeté: pourquoi avoir proposé 1800m de D+ sur le petit parcours, alors que le grand en propose à peine 2000 pour 135 km? Avec un ratio distance/dénivelé de 1.73%, cela fait presque du petit parcours une étape de montagne.

Je m’attend à souffrir car je n’ai fait qu’une fois 1500m de D+, et peut être 3 ou 4 fois 1400 m depuis ma reprise du vélo en 2010. J’y vais sans objectif, autre que d’arriver à faire dans les 30 à 50 premiers. J’ai peu de pression au départ: à force d’accumulation de courses depuis le début de saison, aller faire une cyclo ne me stresse presque plus!

Quel différence avec l’an dernier, pour mon premier dossard lors de la Bourguignonne. D’ailleurs, ici dès le départ je ne subis pas la course et j’arrive à remonter quand je veux. Mieux, je participe à une attaque ‘pour rire‘, dès les premiers kilomètres dans un petit groupe de 3. L’an dernier je voyais les premières attaques du fin fond du peloton, en me disant qu’il fallait être fou pour attaquer d’entrée.

On se fait reprendre sans avoir vraiment chercher à rouler. Cela route relativement fort (37.5 de moyenne sur les 10 premiers km presque plat), et pourtant je suis très bien. C’est la qu’on voit l’avantage de gros pelotons par rapports aux courses Ufolep avec 30 coureurs au départ: on peut rouloter au chaud sans forcer.

Dès les premières petites bosses ça explose de partout, je dois sans arrêt aller boucher des trous et l’écrémage du peloton commence. Par contre sur les replats le rythme se calme et sa permet de souffler.

Le plus gros de l’écrémage va avoir lieu sur une bosse de 1.7km à 7.5%, montée à 19.3 km/h! Vers le haut de la bosse, un petit groupe se détache à l’avant, et je reste en deuxième rideau avec 15/20 coureurs. En fait à ce moment là j’ai l’impression d’être dans les 40/50 premiers mais, je le saurais à l’arrivée, j’étais dans les 17 de tête! Comme quoi j’ai du mal à estimer la taille des pelotons (même histoire qu’à Courir pour la paix de l’an dernier).

J’ai peut être aussi confondu avec des groupes de lâchés du 135 km, car on en a rattrapé pas mal.

Bref, jusqu’au 30ème kilomètre je reste calé dans mon groupe, sa vitesse me convient parfaitement. Malheureusement arrive la première grande descente: pas de miracle, je vais y être lâché. Je perd ainsi une quarantaine de seconde très bêtement… Qu’à mon grand étonnement j’arrive à reprendre facilement dès la montée suivante (je vais d’ailleurs avoir la meilleure montée strava du jour)!

Rebelote dès la descente suivante, mais cette fois pas de retour possible: après le 40ème km je perd définitivement le contact avec le groupe de tête. Suit un passage en solo très difficile ou j’ai envie d’abandonner. A quoi bon continuer pour se faire lâcher à chaque fois en descente?

Je me fais rejoindre par un petit groupe de 8/10 coureurs, mais pour moi dans la tête la course est finie.J’arrive à m’accrocher à l’arrachée dans les descentes, alors que le rythme est tranquille dans les montées. Et heureusement, car je sens que je n’ai plus trop de force. Les derniers kilomètres en montée vers le Haut Folin (point culminant de la course à 800m d’altitude, environ 2°C au sommet avec encore un peu de neige!) sont durs, je suis à l’arraché, mais c’est le cas pour tout mes compagnons de galère. J’arrive malgré tout à suivre les plus forts du groupe, alors que quelques éléments se font distancer.

Au sommet, il reste 16 kilomètres de descente: une délivrance pour beaucoup, une galère pour moi évidemment… Je dois laisser filer non seulement mon groupe, mais je vois aussi fondre sur moi et me laisser sur place tous les lâchés. La descente, comme beaucoup de routes du Morvan, est en très mauvais état: beaucoup de trous, de gravier, et même une épingle recouverte de 5 cm de sable (il parait qu’un des type en tête est tombé à cet endroit)…

Finalement, j’arrive à m’accrocher à deux des lâchés de la dernière bosse, et ont fini ensemble. Étonnamment, j’avais l’impression d’avoir retrouvé pas mal de force dans ce final!

Cela donne au final 104 km et 1841 m de dénivelée parcourus à 29.7 de moyenne. Je m’attendais à finir 50e voire 70e, et je suis en fait 24e et 4e de ma catégorie!

Je suis tellement étonné que je pense même à une erreur, mais non, si j’avais tenu le premier groupe je finissait dans les 17 premiers, et si j’avais tenu le deuxième petit groupe dans la descente finale je pouvais faire un podium dans ma catégorie! Quel gâchis d’être si mauvais en descente…

Bilan

C’est donc une bonne satisfaction, au delà de mes objectifs. La déception vient seulement du fait d’avoir loupé un bon (et inattendu) classement. Je constate (enfin!) que sur de longues montées, je suis logiquement dans les meilleurs coureurs de la cyclo (j’ai atteins les 58/59 kg de manière stable),  que je peux me permettre d’attaquer en début de course, de boucher des trous sans avoir à trop le payer, ou encore de reprendre 40 sec dans une bosse au groupe de tête.

Je me retrouve à un niveau qui me semblait inaccessible l’an dernier: celui d’être en mesure de tenir le groupe de tête (bon, y faire autre chose que suivre c’est encore un cran au dessus) dans une cyclo du Trophée de Bourgogne. Ceci dit, cette cyclo était la plus vallonnée du trophée, il me faudra confirmer cela sur des cyclos plus plates, et cela dès le mois prochain lors de la Bourguignonne.

L’inquiétude est bien évidemment mon comportement en descente: si je dois laisser filer à chaque fois les bons groupes en descente, ça va pas le faire! Je dois trouver une solution, mais comment?

Enfin, il va me falloir travailler les sorties longues et intenses: quand je regarde nos vitesses sur les dernières ascensions, c’est presque un effondrement! En solo elles ne seraient pas si ridicules, mais pour une course, c’est vraiment trop lent. C’est là que doit se jouer la course pour les meilleurs, et je pense que j’aurais eu du mal à tenir le groupe de tête dans ces dernières montées.

Je dois pas non plus oublier que c’était mon plus grand dénivelée jamais fait, de même pour le ratio D+/distance.Enfin, je n’ai fais que 3 sorties de plus de 3 heures cette année. Il me faudrait plus de cyclos de ce genre pour progresser, car les courses Ufolep sont certes idéales pour le ryhtme, mais trop courtes pour booster la caisse (1h30 environ).

Je vais d’ailleurs voir si je ne vais pas abandonner l’idée (comme la plupart des ‘vieux’ cyclistes) des courses (à part pour garder un peu de rythme) pour me consacrer aux cyclosportives: moins stressantes, et plus adaptées à mes capacités d’endurance et de grimpeur.

Par contre la condition pour cela sera de travailler les descentes.

Dernier point: et si je jouait le classement du Trophée? En effet cette année, il est ouvert également aux coureurs des parcours moyens. Mais il n’y a pas deux classements séparées, donc je me retrouve en concurrence avec les costauds des grands parcours. De plus les coureurs des parcours moyens marquent moins de points. Cela reste à voir, mais il y a peut être un coup à jouer sur la régularité (mais cela exclue de faire les petits parcours que je visais: la ‘Chiappucci’ mais surtout ‘Courir pour la Paix’ où la gagne était possible).

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