Reprise des compétitions: Chrono du Sichon

Lorsque j’écrivais mon dernier CR de course début mars, j’avais fait mention de possibles annulations de courses à venir pour cause de coronavirus (cela concernait juste certains départements à l’époque). Mais j’étais loin de me douter qu’une grosse partie de la saison allait être supprimée, et qu’il m’aura fallu attendre la fin juillet pour remettre un dossard!

Et encore, la véritable reprise des courses est prévue pour la début Août, tout en sachant que jusqu’en septembre inclus beaucoup d’épreuves, (dont des chronos et des grimpées), sont annulées (dont mon enchaînement traditionnel: grimpée de Chaussan / CLM de Feillens 😔).

Pour essayer de sauver une saison fortement compromise, certains clubs ont lancé l’idée de contre-la-montres, épreuves permettant de maintenir la distanciation sociale.

Ainsi ce dimanche 26 juillet, a lieu à Cusset (limitrophe de Vichy, dans l’Allier -03- ) un joli chrono organisé par le club local, l’AC Cusset: le chrono du Sichon.

Joli car son profil est assez original, avec 330 mètres de D+ sur 21.5 km:

Sa première partie est un faux plat montant abrité dans les bois (on suit le cours d’eau qui a donné son nom au chrono: le Sichon), puis sa deuxième s’apparente quasiment à une grimpée, avec près de 6 km à 3.7% comprenant notamment 1 km à 7% de moyenne (avec un pic à 10%) et un autre à 5%.

La question qui va se poser rapidement est la suivante: quel type de vélo et de roues sont appropriés pour ce parcours?

N’habitant pas sur place, il va falloir faire le bon choix, un peu à l’aveuglette 😁. Cependant pour moi la question elle est vite répondue: je vais privilégier l’aéro avec le couple vélo de CLM et lenticulaire/tri-spoke.

En effet, de par mon expérience le gain aero d’un vélo de chrono est tel que rien que sur la partie en faux plat montant, j’estime gagner 3 à 4 km/h par rapport à un vélo avec prolongateurs. Soit 2 à 3 minutes sur les 13 premiers kilomètres.

La seule partie bloquante est le kilomètre à 7%: mais jamais un vélo de CLM ne fera perdre autant de temps sur une montée aussi courte. Le surpoids par rapport à un vélo de route avec roues de montagne (+2/3 kg) ne pénalise qu’à hauteur de quelques secondes. Sur les faux plats, ainsi que les portions à 5%, le vélo de contre la montre est toujours gagnant (en tout cas à mon niveau de puissance).

Je confirme tout cela la veille lors de la reco. Le passage à 7-10% est en effet coriace sur le vélo de CLM, mais ça passe sans soucis en danseuse. J’en profite aussi pour voir comment je vais devoir gérer les vitesses: avec mon 54×42 et une cassette en 11/25 je vais devoir pour la première fois passer le petit plateau sur un chrono 😛.

Les inscriptions étant exclusivement gérées par internet, il n’y a plus qu’à récupérer dossard et transpondeur le jour J, tout en gardant la distanciation sociale et en étant pourvu d’un masque de protection.

Je m’échauffe ensuite sur une petite bosse à proximité du départ. Comme lors de chaque épreuve matinale (même si je part à 11h25), les sensations sont mauvaises: étant un lève (très) tard, mes sessions d’entrainement habituelles (sur Zwift) se déroulent souvent après 20 heures et je suis rarement debout avant midi 😆.

Je fais le départ aux sensations, sans trop regarder les watts. En général sur le premier CLM de la saison (enfin, de la reprise ici…), il me faut du temps pour retrouver les automatismes.

Les premiers mètres (photo Daniel Morvelat)

Je maintiens tout de même 280 Watts (4.8 W/kg) sur les 10 premières minutes, je suis donc sur la base de mon CP30/40. Mais après un premier petit talus (400 mètres à 5%) passé à bonne allure (5.5 W/kg), je vais avoir du mal à me remettre dans le tempo, et jusqu’au pied de la bosse je vais me traîner à 250 W. Je perd dans doute pas mal de temps ici.

Je rattape (difficilement) un gars juste au pied, et, pour éviter qu’il ne se cale dans ma roue je fais le forcing. Les encouragements du public (pour un peu on se croirait sur le tour 😄) m’aident également à me surpasser: je suis à deux doigts de me faire sauter le caisson, avec 4 minutes à 318 Watts (5.4 W/kg).

Il va me falloir de longues minutes pour me remettre de cet effort. Sur le faux plat qui suit, je suis à nouveau à 250/260W, avant de pouvoir à nouveau appuyer sur le kilomètre à 5% (292W / 3 minutes).

Ensuite c’est la délivrance, avec 2800 mètres de faux plat descendant. Je relâche toutefois un peu trop l’effort (243 Watts moyens).

Au final ça donne 35.4 km/h de moyenne pour 268 Watts (272 NP), soit 4.6 W/kg. Je suis loin de mes records réalisés sous Zwift, mais ça reste d’assez bonnes puissances pour un CLM en extérieur au vu des années précédentes. Les faux plats descendants ont également contribué à baisser cette puissance moyenne.

Vu les pics que j’ai été capable de produire en bosse, il y avait sans doute de la marge, mais j’ai plutôt l’habitude de CLM un peu plus courts, sur 27/28′ (contre 36/37′ ici), plus facile à ‘gérer’.

Au niveau classement, je prend la 24e place sur 103 (classement disponible sur le site de genialp). N’ayant fait quasiment que des podiums l’an dernier, ça peut sembler décevant, mais ce chrono là n’avait rien à voir avec ce que je fais habituellement.

Sur les CLM et gentlemens auquel j’ai mes habitudes, la majorité des partants courent en Ufolep/Pass cyclisme/FSGT. Il y a parfois un ou deux élites et/ou spécialiste du chrono, mais c’est tout.

Aujourd’hui, saison particulière oblige, de nombreux coureurs élites, faute d’épreuves, sont venus se jauger sur le chrono. C’est pourquoi l’on retrouve une dizaines de coureurs 1 ou 2 FFC aux premières places, ainsi qu’une dizaine de juniors de très bon niveau (ceux qui disputent les courses fédérales de niveau national). Je crois que tous les gars classés devant moi ont leur ‘fiche Direct vélo’, ce qui est un signe 😅. Ça m’a rappelé d’ailleurs les courses de la Frenchy Fusion sur Zwift.

Il va falloir désormais que j’essaye de me rapprocher des mes records sous Zwift. Sur la durée du jour, j’ai presque 20 Watts à aller chercher (286 Watts sur 38′ atteint lors d’un CLM par équipe sur Zwift) ! Le challenge va également être de trouver une épreuve à faire chaque semaine enfin de garder le rythme, et c’est loin d’être gagné!

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