Le géant des Ardennes

Ayant repris il y a quelques jours le vélo après 8 mois d’arrêt (je pourrais même dire quasi 10 ans d’arrêt!), j’apprends que le 19 Aout a lieu la cyclo ‘Le géant des Ardennes‘: il s’agit en fait d’une étape du BPO Tour, une série de randos cyclo qui se déroulent en Belgique.

L’étape du jour se déroule sur une partie du parcours de Liège Bastogne Liège, autant dire que c’est très casse patte, bien plus que je l’imaginais, je vais l’apprendre à mes dépends.

Si j’avais connu ces cyclos avant j’aurais sans doute moins trainé pour reprendre la vélo, car l’organisation de ce type de rando est très proche de celle des cyclosportives (plusieurs milliers de cyclistes, nombreux ravitallos, dossards, ouvreurs aux carrefours, dépannage possible par moto, service photos, etc…). Mais ces randos n’apparaissent pas dans le calendrier FFBC.

Jusqu’alors j’ai fait seulement des entrainements de 50 à 60 bornes au maximum à 24 de moyenne sur du circuit tout plat, et j’hésite alors entre les 2 circuit de 85 et 140 km. Dans le doute (je connais pas les dénivelés exacts, mais seulement la liste des montées) je choisi le 85, j’ai bien fait!

Je dors très peu la nuit précédent, pas l’habitude en effet de me lever si tôt. Une fois sur place, beaucoup de monde, ambiance cyclosportive avec odeur des huiles de massage .

Le temps de prendre une plaque de cadre et c’est partit pour 85 km de galère. Ça commence gentillement par une longue descente dans les bois, bien qu’on soit dans la banlieue de Liège. Ambiance descente de col du tour de France!

Puis très rapidement, première bosse de la journée: Le Sartay, 1800 mètres de montée à 6.4%, avec passage à 15%.

Je monte ça très en dedans, en me faisant dépasser par des papys et des obèses, autour de 10km/h. Sur le replat je prend une bonne roue qui attaque à 30/35 km/h pendant quelques kilomètres avant de décrocher pour rouloter tranquillement jusqu’au premier ravitaillement, au kilomètre 40.

Heureusement que j’avais pris mon stock de bouffe avec moi, parce qu’à part de l’eau, il n’y a pas grand chose de potable prévu pour les végétaliens: pain d’épices au miel, divers biscuits sans doute aux oeufs, mais plus de bananes. Il y a aussi une cuve de boisson isotonique, mais j’ai bien fait de m’abstenir, on verra pourquoi plus tard.

Je repart en voguant de groupe en groupe, le parcours est vraiment sympa, à majorité à travers des bois et la campagne liégeoise. J’enchaine les montées avec de plus en plus de mal, quand on rencontre des pourcentages à 15%, on est content de trouver du ‘replat’ à 7%!

Au fur et à mesure la vitesse baisse, souvent à moins de 10km/h dans les passages à 10% et je me fait dépasser par des tgv mains en haut de guidon en train de papoter en groupe, arg.

On arrive enfin à la fameuse côte de la redoute (versan Est), que j’attaque tout content de trouver ça facile à monter. En fait le passage difficile est en fin: 12% officiellement, mais le compteur indique plus de 15%, je suis en limite de finir à pied…

Après ce premier passage très difficile, ravitallo juste au sommet. Le reste des montées va être un véritable chemin de croix, même si je parviens à maintenir 23 de moyenne jusqu’au kilomètre 70, ce qui correspond aux vitesses habituelles de mes entrainements jusqu’à présent.

La côte des Forges, sur un route assez large et avec des virages amples donne un aspect tour de France à l’étirement de cyclistes qui se hissent à son sommet. Mais ses 10% maximum ne sont qu’un amuse gueule par rapport à ce qui va suivre.

La roche aux Faucons, célèbre montée de LBL, se dresse juste après un passage à niveau: première partie en ligne droite à plus de 12% -un mur -, une vision de cauchemars quand on est déjà à la rupture. Je vais connaître mes premiers passages à vélo à 6/7 km/h. La montée alterne avec un replat à 7% pour souffler, avant d’attaquer des portions monstrueuses à…. 17%.

Autant dire que lorsque cela retombe à 7 voire même 10%, on a l’impression de revenir sur du plat!

La fin sera très difficile à négocier, en effet il y a encore des portions montantes non répertoriés, je dois m’arrêter souffler et finir mon sandwich au Fry Schnitzel, à l’ombre de cette journée très chaude.

Je finis donc à l’agonie, ces 4 heures de vélo auront été les plus dures de ma vie de cycliste, jamais j’avais autant souffert sur un vélo!

A l’arrivé même pas de boisson fraîche, il faut se délester de quelques euros au bar, l’arnaque. Mais ce petit coca bien frais va faire un bien fou.

En déposant ma plaque de vélo, je choisis de récupérer un pack boisson/barre énergique Aptonia plutôt que mes 5 euros de cautions.

Je me fais pas d’illusions sur la barre de céréales, avec traces de lait et arômes, mais oh surprise en regardant la composition de la poudre isotonique Aptonia: fabriqué dans une usine ou transitent crustacés, oeufs, poissons ! Et c’est la même boisson qui est proposée aux ravitaillements…

Poubelle!

Au final, 90km avec 1524 mètres de denivellé (record), en un peu plus de 4h, soit 22,3 km/h de moyenne pour un rythme cardiaque de 150, en endurance donc ça va de ce côté la.

Sur le moment je m’en suis pas rendu compte, mais c’était limite suicidaire de se lancer la dedans après 15 jours de vélo et moins de 500 km dans les pattes!

Challenge completed  

 

Prochain challenge le 3 septembre pour la dernière étape du BPO tour: le Sunparks Road classics, tout plat mais je compte faire le circuit de 150 km pour compenser.

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