Devenir coursier-livreur à vélo, partie 3: Deliveroo

Attention cet article est ancien, je vous conseille après sa lecture de jeter un oeil à mon dernier article sur mon nouveau blog (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre): http://www.devenircoursiervelo.com/2016/05/17/coursier-pour-deliveroo-le-point-apres-plus-de-3-mois/

Candidature et session d’info

J’ai postulé chez Deliveroo à peu près en même temps que pour Stuart, à savoir fin décembre, et j’ai reçu une réponse avec sensiblement le même délais, à savoir un mois.

Fin janvier, je reçois donc un appel d’un des managers de Deliveroo pour savoir si je peux commencer rapidement, et me mettre en relation avec l’un de leur coursier-ambassadeur pour une session d’information/formation.

Après quelques échanges par SMS, je me rends au point de rendez vous et rencontre le coursier (biker dans le jargon Deliveroo), qui débarque sur un vélo de mémé (vélo de ville avec panier à l’avant) :D.

Ils nous explique (on est deux ‘postulants’) comment fonctionne l’appli, les règles de fonctionnement avec les restos, et quelques autres détails pratiques.

Je note quelques différences notable avec TEE/Stuart: ici, la priorité est la qualité de service: en théorie on doit vérifier chaque sac que nous donne le restaurant pour être certains que rien n’a été oublié. L’appli affiche en effet tous les détails de la commande, et il faut cocher chaque plat pour valider la récupération et la livraison.

Le temps que l’on met pour aller chez le client compte moins que l’attention portée aux repas: par exemple si l’on transporte des pizzas et que l’on doit passer par une rue pavée, il est préférable de descendre de vélo et de continuer à pied.

Enfin, il est fortement conseillé d’attacher son vélo pour rentrer dans les restos, les statistiques de vol étant impressionnantes.

Sur le coup, c’est le genre de consignes qui aurait tendance à me faire partir en courant, et l’on verra qu’en pratique cela ne se passe pas du tout comme ça, mais bel et bien comme partout ailleurs: il faut livrer sans traîner.

Enfin, le biker nous propose de le suivre pour une course de test. Lorsque j’avais fait ma première course d’essai avec TEE, j’avais eu un bon coup d’adrénaline en remontant et en slalomant à plus de 30-35km/h les files de circulation en contresens pour suivre le coursier.

Ici, le coursier prend tout son temps et file vers le resto à la vitesse impressionnante de… 15 km/h. J’ai cru quelques secondes à un gag, mais non c’est bien réel :D

Le temps d’attacher son vélo, récupérer le sac au resto, l’ouvrir pour compter si tout est en place, et repartir tout aussi tranquillement, et l’on boucle la (petite) course de test en mode tranquillou. Au moins, ils sont pas stressé chez Deliveroo!

Une fois cet essai terminé, je réserve un créneau pour me rendre au siège de la boite et signer le contrat/récupérer le matos/prendre connaissance des dernières infos nécessaires. On appelle ça un ’embarquement’ chez Deliveroo.

L’embarquement

Celui ci consiste à vérifier que l’on soit tous bien inscrit (ou en cours d’inscription) en tant qu’auto entrepreneur, nous enregistrer dans leur base de données, signer le contrat, puis à assister à un powerpoint explicatif sur le fonctionnement des shifts (la réservation des créneaux se passe sur staffomatic tout comme chez Stuart).

On nous explique aussi qu’en pratique on a pas le temps de vérifier le contenu des sacs, d’autant que celui ci est la plupart du temps agrafé. Ouf! Enfin… sur le contrat si il y a une merde dans la commande c’est pour notre pomme…

Puis on nous passe le matos (veste, que l’on est obligé de porter), sac avec sa partie isotherme détachable, rack à pizza (sorte de porte bagage fixé sur la roue avant) et sur lequel on peut attacher le sac isotherme pour transporter les pizzas à plat (ou d’autres plats encombrants), une très bonne batterie USB (13000 mAh) et enfin un support vélo pour placer son téléphone et la batterie.

Ca rigole pas chez Deliveroo!

Enfin, on réserve ses shifts. Plusieurs choses à savoir sur les shifts Deliveroo, car c’est un peu différent de ce qui se passe ailleurs.

Les horaires proposées sont en gros 11h30/14h30 et 19h/23h15. Il y a aussi l’après midi, mais peu de places disponibles.

Il faut obligatoirement travailler au moins 3 soirs par semaine, dont un le week end. Et les shifts que l’on va réserver en ce jour d’embarquement seront très important car ils seront automatiquement reportés d’une semaine à l’autre.

C’est bien car cela nous assure une base minimale de travail à moyen terme, quoiqu’il arrive. Mais on perd un peu de flexibilité par rapports aux autres boites du secteur.

Enfin, la réservation des shifts n’est que semi automatisée: tout doit être confirmé manuellement, on nous dit qu’il est même préférable d’envoyer des emails pour être certains que ce soit prit en compte (nouveau shift, absence). Bof!

Pour les absences, il faut prévenir 1 semaine avant, là aussi c’est pas top pour la flexibilité.

Mais au final c’est le prix à payer pour s’assurer une certaine stabilité de travail.

Combien c’est payé?

Au niveau de la paye, là aussi c’est un peu différent des autres boîtes: on nous assure 7.5 euros de l’heure, plus 2 euros par livraison. Cela fait peu, heureusement qu’il y a la prime week end: 2 soirs travaillés (du vendredi au dimanche) rapportent 30 euros de bonus, 3 soirs en rapportent 50. C’est ce proposait TEE avant de supprimer cela début janvier.

Mais surtout, la faible paye est compensé par de larges pourboires: ceux ci étaient anecdotiques chez TEE (inexistant ou presque chez Stuart), alors que chez Deliveroo l’utilisateur peu laisser un pourboire en carte bancaire directement sur l’appli/site.

En plus de ça, le pourboire en liquide est bien plus systématique qu’ailleurs, je ne sais pas pourquoi mais tant mieux!

Au final, en une soirée j’arrive à égaler ce que je gagnais chez TEE (une cinquantaine d’euros), que je dépasse largement les week end avec la prime de 50 euros. Autre point important: l’évolutivité du gain par course.

En effet après 2 mois on peut demander à passer à 3 euros par course, et au bout de 4 mois à 4 euros par course. Il suffit pour cela de ne pas manquer les shifts auxquels on était inscrit, et en gros de ne pas trop merder.

Autant dire qu’à 4 euros la course plus 7.5€ de l’heure, cela en fait la société de livraison qui paye le plus!

En théorie on peut faire mieux avec TEE, mais pour cela il faut avoir la ‘chance’ de faire plus de 8 livraisons par soir.

Les endroits où l’on peut bosser

Tout Paris est couvert, ainsi qu’une large bande à l’ouest/sud ouest: la Défense, Boulogne Billancourt, Issy, Neuilly, Montrouge etc…

Deliveroo est organisé par secteur: on est automatiquement lié à un arrondissement (on ne peut pas, où alors j’ai pas trouvé comment) bosser pour plusieurs arrondissements. Récemment, cela a été réorganisé en zones: alors qu’avant je bossais dans le premier arrondissement, maintenant je suis dans ‘Paris Centre Nord’, c’est à dire le regroupement des 1er, 2e, 3e, 4e et 9e.

Mais au final, le fait d’être ‘bloqué’ dans une zone donnée permet de la connaitre par cœur: je peux maintenant me diriger vers la plupart des restos sans avoir besoin du GPS, c’est un gain de temps très précieux!

La relation avec les managers

Deliveroo est assez proche de ses coursiers (même si le temps de réponses aux emails est trés long, et encore quand on a une réponse): la page Facebook privée est très active, possibilité de communication en temps réel via l’appli Telegram, mailing list…

On sent qu’il font ce qu’il peuvent pour assurer un support correct, même s’ils sont souvent dépassés.

J’avoue qu’au départ, j’étais peu séduit par Deliveroo: faible paye de base (hors week end), appli un peu plus complexe que TEE (vérification des plats), flexibilité réduite… Pourtant elle s’est imposée peu à peu, au point qu’à ce jour (début mars) je bosse principalement pour cette boîte, et ce avec plaisir!

Au final j’ai peut être enfin trouvé la boite de livraison ultime! C’est en tout cas celle qui présente le meilleur mix flexibilité / gains / stabilité. A voir sur le long terme!

Une petite récup des +/-:

Positif:

  • une bonne paye, notamment grâce aux pourboires, bonus week end et ancienneté
  • stabilité dans le temps: nos shifts sont automatiquement reconduits chaque semaine, et l’on n’a pas à se poser la question ‘aurais-je du boulot la semaine prochaine?’
  • communauté en ligne dynamique
  • limité à une seule zone, ce qui permet de mettre en place une routine optimale (emplacements resto, raccourcis, etc…)
  • prime pluie de 15 euros par soir (si les précipitations dépassent un certain niveau, en accord avec un site météo)

Négatif:

  • pas la plus flexible des boîtes (absences une semaine à l’avance, demande de nouveaux shifts devant être approuvés, obligation d’envoyer un email chaque semaine pour avoir le bonus week end)
  • support email un peu dépassé
  • obligation de se connecter à ‘l’épicentre’ ‘(en gros, le centre) de sa zone en début de shift: ça fait faire des kilomètres pour rien
  • veste obligatoire: celle ci n’est pas vraiment adaptée à la pratique du vélo, surtout quand on aime les belles tenues cyclistes cintrées :(
  • rack avant obligatoire pour transporter les pizzas
  • prise en compte du temps de réponse lors d’une nouvelle commande sur l’appli: ce temps est monitoré pour nos évaluations (passage à 3 euros la course, il faut obligatoirement une moyenne de temps d’acceptation sous les 30 secondes), ce qui est doublement débile car ensuite on attend généralement 5 à 10 minutes aux restos, donc on n’est pas à quelques secondes près. Mais surtout, cela oblige à  stopper et se garer en catastrophe si l’on reçoit une commande alors qu’on est en train de rouler: c’est limite criminel comme pratique, car c’est un pousse-à-l’accident!

 

Attention cet article est ancien, je vous conseille pour compléter de poursuivre sur mon nouveau blog pour avoir les dernières news! (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre): http://www.devenircoursiervelo.com/2016/05/17/coursier-pour-deliveroo-le-point-apres-plus-de-3-mois/

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